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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

plus grande partie de l’argent ; mais je dois poser mes conditions.

— Il va s’en dire que votre part… Combien demanderiez-vous ?

— Je me contenterais de deux mille florins.

— C’est entendu.

— Ma condition principale est que dans toute la transaction mon nom ne sera pas prononcé, ni maintenant ni plus tard. Et si jamais, monsieur le baron, vous parliez de moi, je nierais face à face avec vous.

— Ma parole d’honneur vous suffit-elle ?

— Oui.

Venant d’un autre, l’offre d’une simple parole d’honneur eût fait rire Plant aux éclats, mais il avait affaire à un cavalier et il garda son sérieux. Il avait étudié les faibles des hommes.

Un mois après eut lieu le mariage du baron Keith avec la baronne Julie. Il y eut un voyage de noces à Paris, et au retour le mari conduisit sa jeune femme à sa propriété de Silberburg.

Julie trouva un joli petit château, style renaissance, un parc avec des allées ombrageuses, un étang avec des cygnes, un riche mobilier et se déclara satisfaite.

Plant reçut ses deux mille florins et ne fut pas moins enchanté.