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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

ment. Elle mit ensuite sa main blanche sur sa gorge qui se soulevait légèrement, et, de ce ton délibéré de la femme qui se sait désirée, elle répondit :

— Mon cœur est tranquille, plus tranquille assurément que ne l’est le vôtre.

— Croyez-vous ?

Mademoiselle Teschenberg ferma à moitié les paupières, et à travers ses longs cils, elle fixa le général d’un air aussi moqueur, aussi dédaigneux que le lui permettait l’éclatante lumière du soleil réverbérée par la façade blanche du soi-disant château.

Le général se sentit désarmé. Il ressemblait à un soldat qui, peu accoutumé à lutter contre des guérillas, a épuisé ses cartouches et voit s’approcher le moment où l’ennemi lui jettera le lasso autour du coup pour l’entraîner mort ou vif.

Dans les jours qui suivirent, tantôt il évitait Hanna, tantôt il faisait seller les chevaux et lui tendait la main pour la mettre en selle.

Puis, un matin, il descendit très-ému, et, de ce son de voix de despote que mademoiselle Teschenberg n’avait plus entendu depuis longtemps, il finit par dire :

— Recevons une visite. Pris d’autres dispositions. Clarisse couchera près de moi au rez-de-