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LA COUPE DE L’ARC-EN-CIEL

la coupe de la robe est trop à la vieille femme. Il faut que vous ayez un nouveau costume ; je vous en ferai cadeau. Pas d’objections. Vous avez fait plus que ne l’exigeaient nos conventions ; vous avez su amener ma fille à monter à cheval, à nager. Que penseriez-vous d’une jupe de soie verte, d’un corsage en velours vert à petits revers et d’un chapeau hongrois gris ?

Que pouvait répondre mademoiselle Teschenberg, sinon qu’elle était enchantée !

De retour à la maison, le général trouva que la soie s’éraillait trop vite, que le velours se tachait trop facilement. Il était aux prises avec son esprit d’économie, l’obstacle prévu. En vain Hanna l’éperonnait, lui affirmant qu’elle était très-soigneuse, que le vrai velours se portait très-longtemps ; mais en vain elle stimulait du regard, il refusait de franchir le pas.

Le lendemain matin, il alla même jusqu’à trouver que le chapeau noir pouvait, sans trop de difficulté, être transformé en kalpak, et qu’il suffirait de retourner, de refaire à la mode du jour l’amazone en orléans.

Naturellement, mademoiselle Teschenberg consentit à tout.

— Vous me retournerez l’amazone, n’est-ce pas, bonne femme ? dit-elle à madame Brenner.