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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

des brassées. Le maître de natation comptait. Chaque fois que l’enfant se sentait faiblir, elle enlaçait de ses deux bras le cou d’Hanna toujours à côté d’elle. Cela lui redonnait du courage et elle recommençait.

Le père était content.

— Eh bien, monsieur le général ? dit Hanna au souper, n’est-ce pas que Clarisse est courageuse et que nous avons joliment tenu parole ?

— Je ne serais pas étonné de voir bientôt quelqu’un se jeter dans le feu pour vous, répondit le maître de la maison.

À partir de ce jour-là, une singulière lutte s’engagea dans l’âme de mademoiselle Teschenberg. Chaque soir, elle jurait fidélité à Andor avec force larmes et chaque matin elle ne songeait qu’à plaire au général. Était-ce en vue de sa situation qu’elle se mettait ainsi en frais pour le père de son élève, ou bien obéissait-elle à un sentiment analogue à celui qui pousse le dompteur dans la cage du lion, et qui nous donne envie de monter, de dresser un cheval rétif ?

Un soir, au bout d’une quinzaine, Hanna se mit au lit, oubliant pour la première fois de répéter son serment. Vers la fin du mois, les lettres à Andor se trouvaient réduites de huit pages à trois. Il est vrai que sur la troisième était écrit : ton