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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

Le domestique regarda d’abord le général. Sur un signe affirmatif de son maître, il sortit et rapporta un fusil, ainsi qu’un ceinturon, une giberne et une baïonnette.

Hanna s’affubla en riant du fourniment militaire. Son élève, voyant cela, prit la chose gaiement. Jamais elle ne s’était rendue aussi volontiers sur le terrain d’exercice.

Pendant la manœuvre, chaque fois que mademoiselle Teschenberg était maladroite, soit avec son fusil, soit dans les conversions, elle s’écriait : « Oh ! Clarisse sait cela mieux que moi ; elle est déjà un vieux soldat. » Et la fillette rayonnait. Lorsque l’instructeur commanda : repos ! pour la dernière fois, Hanna s’écria aussitôt :

— Maintenant, Clarisse, nous allons monter à cheval toutes deux, n’est-ce pas ?

La petite s’empressa de répondre oui.

Le général, qui entrait avec une étonnante rapidité dans les vues de la nouvelle gouvernante, fit seller la jument brune que montait autrefois sa femme, et dit ensuite :

— Je tiendrai moi-même la longe pour voir si je me souviens encore de l’école.

La leçon d’équitation se passa à merveille. Le général fit marcher vivement le cheval d’Hanna ; mais elle se montrait si courageuse et comprenait