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LA COUPE DE L’ARC-EN-CIEL

une enfant de douze ans qui se tenait tremblante à son côté.

La pauvre fillette était dans un grand embarras ; elle n’avait pas le courage d’aller à sa nouvelle gouvernante et osait encore moins se rapprocher de son père.

— En avant ! lui cria le général.

Clarisse, très-chétive, à buste étroit, à petite figure vert-pâle, semblant plus maladive encore sous de beaux cheveux noir d’ébène, fit une révérence et fixa ses yeux noirs sur mademoiselle Teschenberg comme pour lui dire : « finissez-en avec moi. »

Hanna s’empressa de la prendre par sa main amaigrie et de l’attirer à elle. Elle ne l’embrassa pas, comme c’est l’habitude ; ce genre d’hypocrisie lui déplaisait.

— Nous nous entendrons bien, n’est-ce pas ? lui demanda-t-elle.

La fillette baissa les yeux sur les genoux de sa nouvelle gouvernante et alla s’asseoir à sa place.

Un domestique en livrée chocolat apporta sur un plateau d’argent le déjeuner, comprenant du café et de la pâtisserie en tranches. Madame Brenner vint verser en bonnet et tablier blancs. Une tasse de café et une tranche pour chacun ; ce fut tout.