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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

La forte femme ne sut plus que dire.

— Avec celle-là, dit le cocher à mi-voix, vous n’arriverez à rien, madame Brenner.

Madame Brenner mit les poings sur les hanches, comme pour dire : nous verrons bien, et conduisit Hanna au premier.

— Vous pensez peut-être, lui dit-elle en montant, que nous vous avons préparé à souper. Non ; M. le général est économe et votre service ne commence que demain.

— Le général a raison d’être économe, tous les gens avisés le sont aujourd’hui. D’ailleurs, j’ai très-bien dîné. Où est ma chambre ?

— Ici.

La forte femme ouvrit la porte d’une grande pièce ; pendant qu’elle allumait la bougie, le cocher apporta la malle.

— Ne laissez pas trop longtemps brûler la lumière, fit madame Brenner. Le général n’aime pas cela.

— Dans mon engagement, il est dit que j’aurai le chauffage et l’éclairage. Je laisserai donc brûler la bougie aussi longtemps qu’il me plaira. Je n’ai plus besoin de rien, bonne femme ; vous pouvez vous retirer.

— Je ne serais pas restée quand même, grom-