tance, la nomination de Wolfgang au poste de directeur général des galeries royales de peinture.
Warinka apporta le journal à sa maîtresse. Lorsque celle-ci lut, à la suite du nom du sculpteur : « Afin de récompenser, autant qu’ils le méritent, les éminents services rendus par M. Wolfgang, » elle devint d’un beau rouge.
— Bien, très-bien, murmura la princesse. Moi aussi, je le récompenserai selon son mérite.
Puis, se levant et s’éventant avec son mouchoir, elle ajouta :
— Ouvre les fenêtres, Warinka, il fait une chaleur insupportable.
La princesse ressentait une haine mortelle contre Wolfgang ; sa haine ne demandait pas vengeance à la manière de nos cours, où la défaveur se traduit par un froncement de sourcils, une invitation à faire valoir ses droits à la retraite ; non, elle eût préféré faire écharper immédiatement celui qu’elle haïssait. Sa nature despotique se révoltait à l’idée de garder des ménagements envers cet homme qui l’avait offensée, trahie ; mais elle comprenait que ce qui est possible en Russie ne l’est pas dans le reste de l’Europe, surtout en Allemagne. Elle se résigna donc à patienter, à attendre, mais non à pardonner.
Le hasard ne tarda pas à la servir.