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SELON LE MÉRITE, LA RÉCOMPENSE

cour, où le vieux roi allait monter à cheval pour sa promenade du matin. M. Wolfgang, le bel artiste qui a fait votre buste, revient d’un voyage ; il paraît qu’il est allé dans notre capitale, et il parlait de vous. Le roi semblait fort en colère de ce que lui racontait M. Wolfgang ; il frappait du pied et jurait à pleine bouche, comme ils jurent tous ici, ces Allemands.

La princesse Paula avait écouté sans mot dire ; mais elle était devenue très-pâle.

— Tu tiens la nouvelle de ton écuyer, n’est-ce pas ?

— Oui, de M. Klepfer.

— Est-ce un homme sûr, ton Klepfer ?

— Oh ! certainement !

La princesse alla s’asseoir à son secrétaire et traça rapidement quelques lignes sur une feuille de papier vert fortement parfumé.

— Il faut que le prince Théodore reçoive ces lignes avant le dîner, dit la princesse, tu diras en même temps à ton M. Klepfer que je monterai à cheval ce soir à neuf heures et qu’il aura à m’accompagner lui seul.

Warinka s’acquitta à merveille de la commission. Un peu avant midi, le prince royal recevait le billet de la princesse. Au second dîner, à six heures, il fit à Paula un signe qui voulait dire : Je viendrai.