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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

mants que, du reste, la jeune juive devait payer plus tard de son propre argent, et toutes les épines de la rose entraient dans le cœur vaniteux de mademoiselle Teschenberg.

Une autre fois, Andor, en se promenant avec sa mère, rencontra dans la rue Hanna, accompagnée de la baronne Julie Klebelsberg. Il commit la maladresse d’aborder sa bien-aimée, de lui présenter sa mère qui, avec ses manières simples, naïves, invita mademoiselle Teschenberg à venir la voir. Sur quoi, le petit nez de la baronne Julie se retroussa et sa figure, faite de boutons de roses et de rayons de soleil, eut un sourire incontestablement moqueur.

Le lendemain, à l’école de couture, il fut admis, comme suffisamment prouvé qu’Andor était l’adorateur de mademoiselle Teschenberg, et, lorsque mademoiselle Kronowetter quitta la chambre, la coupable fut soumise à un sévère interrogatoire.

Un peu honteuse de la pauvreté d’Andor, elle nia avec obstination ; mais ses joues brûlantes parlaient pour elle ; les mouvements de son sein révélaient ce que ses yeux essayaient de cacher.

L’école la reconnut coupable. Ses compagnes furent assez généreuses pour ne pas la bouder, uniquement peut-être parce qu’une question brû-