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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

— Jolies histoires, souffla Peneke à qui la colère coupait la respiration ; filouter l’argent du père et chercher à…

Il repoussa Keith en lui mettant la main sur la poitrine et pénétra dans la chambre.

Blême de fureur, le baron dégaina le sabre d’un de ses camarades, appuyé contre le montant de la porte, et coucha Peneke sur le carreau.

Tout ceci avait été fait en un clin d’œil. Les officiers arrivèrent trop tard pour désarmer leur hôte.

Pendant les quelques minutes qui suivirent, personne ne disait mot ; tous les spectateurs semblaient muets.

Marie fut la première à revenir à elle. Elle se jeta sur le vieillard étendu dans une mare de sang, et appela au secours ! Madame Peneke accourut en jupon, casaque de nuit, bonnet de nuit, et s’évanouit. L’un des officiers était allé chercher un médecin. Quand le praticien arriva ce fut pour déclarer que le revendeur était mort.

Dans l’intervalle, Keith, toujours habillé en femme, était resté assis sur un fauteuil, immobile autant qu’un cadavre. Ses camarades lui enlevèrent sa défroque d’emprunt, lui mirent son ceinturon, son képi et l’emmenèrent.

Le lendemain, des centaines de curieux entou-