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POINT D’HONNEUR

— Rien ne s’y oppose.

— Venez, baron, s’écria gaiement la jeune fille. Venez que je vous habille, et demain nous allons ensemble au café des dames. Vous verrez comme on coquettera avec vous, comme on vous fera la cour.

L’officier descendit en riant l’escalier avec la jolie fille. Ils choisirent dans la boutique les vêtements qu’ils jugeaient convenables et madame Peneke découvrit un chignon natté de la nuance des cheveux de Keith. En quelques minutes, la métamorphose fut complète ; au milieu de la boutique se dressait une grande jolie femme, aux lèvres roses, à l’œil humide, velouté, irrésistible. M. Peneke se mit à rire en ours qui lèche du miel, madame Peneke, en poule caquetant sur son œuf pondu et Marie comme une alouette qui s’enlève.

Le jour suivant, la jeune fille écrivit quelques lignes à Plant pour lui donner avis de la mascarade dans la soirée. Lorsque Marie et Keith entrèrent dans le café, Wolfgang y était déjà. Plant lui avait demandé d’y venir, afin de pouvoir avec son aide se débarrasser plus facilement de la jeune fille. Il n’osait plus se laisser voir en public avec elle.

Mais les choses se passèrent tout autrement que ne l’attendait le clerc. À peine était-il entré, que Wolfgang se précipita vers lui et lui murmura :