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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

traite à la légère, d’autant moins que vous avez à mes yeux deux grands défauts.

— Lesquels ?

— Vous êtes baron et officier.

— Je m’efforcerai de m’en défaire pour vous être agréable.

— Vous avez déjà commencé aussi bien que possible.

— Voulez-vous que nous soyons amis, belle Marie ?

— Monsieur le baron, ce serait plus juste de dire amies. Vous avez bien plus l’air d’une jeune fille que d’un homme.

— Vous trouvez ?

— Je suis sûre que sous des vêtements féminins, vous feriez une très-jolie femme ; vous rendriez tous les hommes fous. Mais pour nous, femmes, vous n’êtes pas du tout dangereux. Vous êtes trop beau pour un homme. En ce qui me concerne, je vous assure que votre beauté m’agace.

— Vous avez raison, fit Keith tristement. Cela est ainsi ; les femmes préfèrent des hommes qui…

Il s’arrêta court.

— Des hommes qui sont loin d’être aussi beaux que vous, compléta Marie. Oui, oui ; vous feriez une bien jolie femme. Je voudrais vous voir en toilette de dame.