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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

bien frisées et en très-jolies toilettes ; mais, à cause de cela même, avec leurs petites têtes affreusement vides, malgré le sérieux qu’elles affectaient.

Des poëtes chinois, Micheline ne sut nommer qu’Ossian et Hérodote, et Hanna émit l’avis que les Chinois avaient, les premiers, inventé le chemin de fer.

Andor s’efforçait de garder son sérieux.

— Vous n’avez donc pas voulu prendre la peine d’étudier la leçon que je vous avais donnée ? fit-il enfin.

— Oh ! nous avons bien étudié.

— Ne m’interrompez pas. Vous n’avez rien appris. Vous trouvez probablement que cela vous est inutile d’apprendre quelque chose ; puisqu’il en est ainsi, je trouve indigne de moi de vous donner des leçons.

Il se leva ; les jeunes filles ouvraient de grands yeux.

Hanna fut la première à revenir de son étonnement. Elle s’élança vers Andor qui était déjà à la porte et le retint par la main.

— Monsieur le docteur, je vous en prie, restez. Nous apprendrons ; ne perdez pas patience si vite.

— Comment pouvez-vous être si méchant pour nous ! s’écria Micheline, vous, un homme si sa…