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LES PRUSSIENS D’AUJOURD’HUI

trois quarts, il franchit donc ce seuil et, à cinq heures…, il donnait sa première leçon.

Il commença par les Chinois. Pour nous, Européens, ce sujet ne manque assurément pas de comique ; de même que le sujet contraire doit être étrange, risible, aux yeux des enfants du Céleste-Empire. À qui n’est pas familier avec lui, notre saint Florian[1] peut difficilement sembler plus digne de vénération qu’un magot de la Chine à panse rebondie. Les trois jeunes filles n’en firent pas moins preuve, en cette occasion encore, de ce tact qui était tout pour la conseillère : elles ne cessèrent presque pas de rire sous cape.

Les hommes manquant de routine mondaine regardent d’un œil plus attentif la conduite des autres et sont aussi beaucoup plus sensibles que des coureurs endurcis de salons à tout ce qui les froisse, les fait se replier sur eux-mêmes. Pardessus le marché, Andor était amoureux. Il se tenait donc assis comme un tigre auquel on a mis un col en papier et une cravate bleue et il traitait ses Chinois avec une espèce de rage.

Tout à coup il se releva et, fixant sur Hanna ses grands yeux étincelants, il lui dit :

— Mademoiselle, je crois avoir à vous exercer

  1. Ce saint a, en Allemagne, la réputation d’éteindre les incendies.