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Marfa Iwanowna échangeait avec lui quelques mots à voix basse.

— Vous êtes de la campagne, Mademoiselle ? commença l’étranger.

— Oui, Monsieur.

— Et comment vous plaisez-vous en ville ?

— J’ai trouvé du travail et je suis satisfaite.

— Oh ! vous devez y trouver mieux que cela, continua l’étranger. Mais quel est le criminel qui a coupé vos beaux cheveux ?

— Moi-même.

— On vous prendrait presque pour une nihiliste, continua-t-il en souriant. Mais les femmes de cette sorte sont toutes laides.

Warwara rougit. Le visiteur, tout en parlant, avait choisi des gants.

— Je suis ravi de vous connaître, dit-il, Mademoiselle… comment ?

— Warwara Pagadine.

— Mademoiselle Warwara. Au revoir. — Il salua et même souleva un peu son chapeau. — Marfa Iwanowna l’accompagna jusqu’à la porte où elle lui glissa quelques mots.

— Quel bonheur ! s’écria Marfa Iwanowna après avoir refermé la porte. Vous lui plaisez, vous l’avez captivé, lui devant qui nous tremblons tous.

— De qui parlez-vous ?

— De qui parlerais-je, si ce n’est de Seraph