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— Je savais que vous viendriez vers moi, Madame et aimable princesse, et que la pauvre vieille Halka pourrait vous être utile.

— En quoi et comment penses-tu m’être utile ? demanda vivement Sarolta, presque interloquée.

— Par l’intermédiaire de Celui qui connaît la nature et ses forces mystérieuses et à qui plusieurs servent de préceptes, murmura la vieille.

Là-dessus, elle se dirigea vers son armoire et en tira deux fioles sombres.

— Ici, fit-elle, en désignant ces dernières, se trouve le moyen de retrouver jeunesse et beauté dont, grâce à Dieu, vous n’avez actuellement nul besoin.

— Qui sait ?… avec le temps !

— Alors dites-le moi, je vous aiderai sûrement volontiers, chuchota la vieille. Mais hélas ! le meilleur de mes connaissances n’aura jamais une occasion si facile de s’employer.

— C’est vrai ? demanda Sarolta.

La vieille se jeta à bas de son escabeau et se précipita aux pieds de la princesse, puis dit : « N’avez-vous jamais entendu parler d’une certaine dame hongroise dont le nom m’échappe, qui était anxieuse de conserver une éternelle jeunesse ? Il y a de cela plus de deux cents ans.

— Tu veux dire la comtesse Bathori.