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battre le briquet avec le dos du couteau. Les étincelles jaillirent sur l’amadou, qui prit feu en dégageant une agréable odeur âcre ; il l’introduisit dans la pipe, et en tira deux ou trois bouffées légères. — Je revis Catherine quelques jours après chez elle. Le vieux père était absent pour la robot, nous étions seuls. Pendant que je la serrais dans mes bras, elle tremblait, et elle m’embrassait à me faire saigner les lèvres. Tout à coup elle sourit.

— Songe un peu, dit-elle ; si je tenais là devant moi un haut et puissant seigneur comme je te tiens en ce moment, et s’il soupirait en roulant les yeux comme tu fais !

Lorsqu’elle parlait ainsi, elle joignait ses deux mains sur sa nuque, se penchait en arrière et regardait le plafond, comme en rêve. — Il y a de quoi être fière, murmurait-elle,… un tel seigneur ! Pour les autres, le fouet,… mais moi, il me baise les mains. Tu ne me crois pas, peut-être ?

Oh ! je la crus sans peine. Elle vit que les larmes m’étouffaient, et elle fut touchée sans doute ; elle m’écarta doucement les cheveux du front, et essaya de sourire. Voyant que je me taisais toujours, elle se leva enfin, et se mit à peigner sa longue chevelure. — Qu’as-tu donc ? s’écria-t-elle. Prends garde de me lâcher… — Ses yeux étincelaient de colère.

— Catherine, lui dis-je, pense à l’éternité.

À ces mots, le vieux Kolanko s’agita sur son siège improvisé, et jeta sur le capitulant un regard de pitié.

— J’y pense justement, répondit-elle. Ici-bas, la