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à coup, palpitait à éclater, puis s’arrêtait… Sottises que tout cela ! — Un sourire mélancolique vint sur ses lèvres, et il balança lentement la tête pendant quelques instants.

Le surlendemain, je rencontrai Catherine sur la route. — Ah ! cria-t-elle du plus loin qu’elle m’aperçut, le More a été mis à la lessive ! — Je courus pour l’attraper, mais elle m’échappa cette fois.

Nous avions toujours maintenant de longues conversations ensemble quand le hasard nous mit en présence, et j’allais aussi la voir chez elle. Les voisins commençaient à jaser. — Sais-tu ce que disent les gens ? demandai-je un jour à Catherine.

— Comment le saurais-je ?

— Ils disent que tu es ma maîtresse.

— Eh bien ! ne le suis-je point ? dit la pauvre petite en ouvrant de grands yeux étonnés. Ne m’as-tu pas donné un foulard et un collier de corail ?

Je ne répondis pas. Les voisins étaient en effet convaincus que nous en étions là, et on acceptait la situation… Ce fut d’ailleurs bientôt la vérité, ajouta le capitulant tout bas, en baissant les yeux et en regardant la braise à ses pieds ; son visage était comme illuminé, ses prunelles semblaient transparentes, on eût dit qu’elles étaient éclatées en dedans.

IV

Les paysans avaient écouté en silence. Kolanko, les sourcils froncés et les lèvres serrées, ne perdait pas un mot ; l’homme de carton et le petit Your, qui