Page:Sacher-Masoch - La Pantoufle de Sapho et autres contes, 1907.djvu/396

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
393
LE PALAIS ROUGE

L’ambassadeur anglais souhaita la bienvenue au jeune homme.

— Nous avons beaucoup compté sur vous, lui dit-il, votre concours nous paraissait absolument indispensable. Nous espérions qu’une belle main vous enchaînerait à nous par un lien enchanteur ; vous venez de vous-même, c’est encore mieux.

— Le lien enchanteur est rompu, Excellence, répondit le jeune homme.

— Pas pour longtemps, intervint le Prince en posant amicalement ses deux mains sur les épaules de l’officier.

— Maintenant, Messieurs, à nos affaires, dit le Lord. Nous n’avons que peu de temps à perdre.

— L’Empereur a été inquiété par des rumeurs, commença le comte Pahlen. Il ne doute plus que des conciliabules aient lieu entre les mécontents, ni que l’hôtel d’Angleterre servent d’asile à tous ceux qui rêvent de libérer l’empire de sa tyrannie. Aussi longtemps que je suis chef de police et favorisé de la confiance du Czar, nous n’avons rien à craindre, mais je ne pourrai plus le tranquilliser longtemps par de faux rapports.

— Je sais de source certaine, ajouta Tatarinoff, que l’Empereur rumine le projet de rappeler dans