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UN NOUVEAU LÉANDRE

à quel point il les effaçait tous. Il est vrai qu’Agrippine avait découvert ce détail, lors même qu’il portait encore ses hardes rapiécées.

Elle prenait grand plaisir aux entretiens de Dubois et se divertissait parfaitement avec lui. Ils faisaient ensemble tout ce que de jeunes amoureux peuvent faire sans blesser les convenances, d’interminables parties de promenades à cheval, de cartes, de dominos, de dames. Parfois, le capitaine lisait à haute voix, ou Agrippine chantait, ce qu’elle faisait à ravir, en s’accompagnant sur un clavecin dont les touches étaient incrustées de nacre. Ils plaisantaient, riaient, bavardaient, mangeaient ensemble et se taquinaient.

Le monde entier considéra bientôt le capitaine Dubois comme l’amoureux en titre, le futur mari de la duchesse. Mais, en réalité, leur intimité n’avait point fait un pas depuis leur premier entretien dans les bois de Versailles.

Chaque regard, chaque mouvement du capitaine trahissait son adoration pour Agrippine. Qu’avait-il besoin de lui parler d’amour ? En sa qualité d’homme d’honneur, pouvait-il en parler sans y rattacher simultanément une demande en ma-