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LA FEMME SÉPARÉE

— Tu as raison, dis-je. Mais le vin m’est monté à la tête. J’ai sommeil.

— Dois-je m’en aller ? demanda-t-il d’une voix douce.

— Y songes-tu ? m’écriai-je. Mais tu ne me gênes pas le moins du monde. Veux-tu une cigarette ?

— Oui, s’il te plaît.

J’en allumai une à la flamme de la bougie, et j’eus la cruauté de la lui tendre, humide encore de mes lèvres. Puis je m’étirai, en étouffant un bâillement, et je m’étendis sur le divan, les bras croisés sous ma tête.

Julian me considéra un moment avec une sorte d’extase. Alors…

Mme de Kossow saisit le coffret, bouleversa un paquet de lettres, en sortit plusieurs enveloppes, et prit un billet qu’elle me tendit.

— Puis-je le lire ?

— Oui.

— Mais, ce n’est pas l’écriture…

— Je reçus cette lettre le jour suivant. Elle est de Stéphan Mezischewski.

Elle était en polonais, tracée d’une petite écriture fine, presque craintive.

« Que dois-je faire ? Je suis peu en état de vous décrire ce que j’ai souffert hier. Un malheureux