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LA FEMME SÉPARÉE

pas de venir nous voir. Je ne me refuse pas à une explication, seulement je la demande sans témoins, et, si vous le voulez bien, je vous attendrai ce soir chez moi.

» Agréez l’assurance de ma haute considération.

» De Kossow. »

— Un détail exquis à ajouter à l’histoire naturelle du mari ! dis-je en riant.

— De cette manière, continua-t-elle, Turkul rentra un peu dans l’arrière-plan. Le drame commençait, l’intrigue préparait son nœud, Turkul se sentait de plus en plus dans son élément. Lorsque vint le soir, et que je me rendis dans notre asile, anéantie par les reproches que m’avait adressés mon mari, je trouvai Turkul auprès de Julian :

— Pardonne, dit ce dernier, si j’ai amené Turkul dans notre temple. Mais je ne puis te laisser seule, durant l’explication que je vais avoir avec ton mari. Turkul prendra soin de toi, tu peux compter sur lui comme sur moi.

Turkul rougit de plaisir lorsque je consentis à le garder avec moi, et il me divertit de son mieux, tandis que Julian partait pour la ville dans ma voiture. Je ne le vis pas s’éloigner sans un serrement de cœur.