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LE MYRTHE DES AMANTS

(1460)

C’était un mercredi-saint florentin, joyeux comme un premier mai allemand. Je foulais cette ravissante prairie, près Florence, nommée Strozzini, emporté par le flot multicolore et bruyant des promeneurs, aux côtés d’une belle jeune femme qui, en vraie Italienne, incommodée par la chaleur, s’était, sans se gêner, déchargée de sa lourde pelisse sur mon bras, et baignait ses formes, deux fois graciles sous la robe de velours de soie qui les moulait, dans la blonde lumière du soleil.

Ses yeux étincelaient de malice et d’esprit et elle me décochait des mots mélodieux, comme autant de flèches d’amour. Soudain, interrompant