— Que fais-tu ? demanda-t-il tout tremblant, car, soudain, l’eau lui parut bouillante.
— Ne le demande pas, Sabbathai Zewy. Obéis à l’esprit qui est en moi.
Elle resta quelque temps dans le fleuve, puis elle dit :
— Homme, l’heure est venue. Remonte sur terre et habille-toi.
Lorsque Sabbathai se fut habillé, Miriam sortit également de l’onde, belle comme Vénus Anadyomène, et Sabbathai se prosterna devant elle le visage contre terre.
— Que fais-tu ? lui demanda-t-elle.
— J’adore le Seigneur dans son œuvre.
— C’est l’Esprit qui te dicte ses paroles. Viens, aide-moi, car telle est la volonté du Seigneur.
Sur un signe, Sabbathai lui tendit la précieuse fourrure et lui mit aux pieds les pantoufles brodées d’or. Puis elle dit :
— Suis-moi. Et elle se dirigea vers les jardins du sultan dont les grilles en or brillaient à travers les arbres. La grille s’ouvrit comme par enchantement aussitôt que sa main l’eût touchée, et lorsqu’ils approchèrent d’un kiosque éclairé par la