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LES NOCES SANGLANTES DE KIEW

— C’est l’épouse de notre maître, la czarine Olga, lui répondit le chambellan.

Les traits du jeune homme s’assombrirent un instant, puis il marcha, suivi de ses compagnons, d’un pas assuré à travers la salle, jusqu’au siège du monarque.

La manière dont ces hommes libres saluèrent leur souverain, était fort différente de l’humilité obséquieuse qui régnait au palais de Byzance. Ils ne plièrent même pas le genou. Un salut plein de dignité fut tout ce qu’ils accordèrent au respect.

— Eh bien, que m’annoncez-vous de bon ? commença le czar.

Mak prit la parole.

— Sire, nous ne sommes pas venus t’apporter des présents, mais te prier de reprendre ceux que tu nous a faits.

Le czar fronça le sourcil.

— Vous vous plaignez du nouveau tribut ?

— Sire, vous l’avez dit.

— Vous avez fait bien du chemin en vain. Il m’est impossible de rien changer à mes décisions.

— Et nous, il nous est impossible de suffire à