Page:Sacher-Masoch - La Czarine noire et autres contes sur la flagellation, 1907.djvu/280

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
264
L’AMOUR CRUEL

virile beauté dans ses larges pantalons de soie, sa longue tunique de même étoffe bordée de somptueuses fourrures, qui le faisaient ressembler à un monarque de l’Orient, plus qu’à un prince européen.

— Puissant roi, objecta le chambellan, les envoyés désirent être reçus tout de suite.

— Ils désirent ? Ne sont-ils pas mes sujets ? n’est-ce pas moi qui les gouverne et les protège ? s’écria le monarque irrité. Mais, qui sait les nouvelles qu’ils apportent ? Peut-être les hordes asiatiques menacent-elles une fois de plus nos frontières. Fais-les entrer, je veux les voir.

Le chambellan s’inclina et sortit chercher les Dérewlans, pour les conduire auprès du czar. Lorsqu’ils entrèrent, Igor avait pris place sur son trône, consistant en un siège d’or richement décoré, surélevé de quelques marches. À ses côtés, une belle et jeune femme, aux formes opulentes, à la chevelure d’or, au regard clair et dominateur, vêtue de tissus et de fourrures non moins riches, que le czar.

Mak, jeune boyard que ses compatriotes avaient choisi comme porte-parole, demanda avec une vivacité singulière qui était cette personne.