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UN TRAIT D’ESPRIT DE LA POMPADOUR

Il était midi, Paris brillait au soleil du printemps, lorsqu’une forme enveloppée de haillons, se traîna sur la place Louis XV, s’arrêtant à examiner les maisons, les boutiques, les passants, avec une curiosité enfantine. Tout à coup, un courrier passa en coup de vent, criant :

— Place ! place ! pour le marquis de Maurepas.

— Maurepas ? murmura l’homme aux haillons. D’où vient que je connais ce nom ? qui est ce Maurepas ? se décida-t-il à questionner un passant.

— Le ministre de la Marine.

— Ah ! fit l’homme aux haillons.

Un carrosse passa. Aux côtés d’un jeune homme de grande beauté et distinction, était assise une ravissante personne, vêtue avec tout le raffinement de ce temps, et causant familièrement avec un charmant officier qui caracolait à cheval près de la portière.

— Adrienne ! cria l’homme aux haillons, à qui revinrent la conscience et la mémoire de son malheur.

Il fit un mouvement vers le carrosse. La jeune femme, en entendant son nom, se retourna avec