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UN TRAIT D’ESPRIT DE LA POMPADOUR

sespoir, se frappait la tête contre les barreaux.

Ce ne fut point un hasard que le jour même où Desforges, dans sa cage, était exposé au pilori, et où la lie du peuple s’amusait à le piquer avec des bâtons, à lui jeter des pommes pourries et des ordures, eut lieu, à l’église Notre-Dame, le mariage du marquis de Maurepas avec Mlle de Marneville. Le Marquis, offensé, l’avait ainsi voulu.

Du lieu de son supplice, le poète put voir sa bien-aimée, radieuse de beauté et de bonheur, revenir de la cérémonie en carrosse vitré, aux côtés de son époux. Adrienne, naturellement, ne le vit point. Elle était bien trop heureuse et n’avait d’yeux que pour le noble et distingué gentilhomme qui lui donnait son nom.

Des années avaient passé et Desforges était depuis longtemps oublié de celles-là mêmes qui l’avaient enfermé dans une cage et poussé aux confins de la folie, quand le hasard voulut qu’une clé rouillée tombât sous les yeux de la despote de France. Aucune de ses dames d’atour ne put lui dire ce que la clé signifiait.