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L’AMOUR CRUEL

vorite, dépouillée de ses parures, pâle et fatiguée, mais non moins séduisante dans ses moëlleux coussins, fixa sur la jeune fille ses grands yeux perçants qui avaient décontenancé plus d’un diplomate important.

— Une affaire grave peut seule vous excuser de venir me troubler dans mon repos, car vous me voyez souffrante.

— Mes nouvelles feront miracle, répondit Adrienne avec assurance. Votre mal va guérir, madame, j’apporte le remède.

— Et ce serait ?

— La satire que…

— Pas un mot de cela.

— Cependant, madame, vous donneriez beaucoup pour en connaître l’auteur.

— Tout au monde, s’écria la Marquise, en se dressant sur son séant.

— Je ne demande qu’une chose, c’est que vous ne me trahissiez pas…

— Accordé.

— … et que vous punissiez le coupable, acheva la jeune fille, les joues empourprées.

— Rapportez-vous-en à moi. Il sera puni de manière à faire passer à jamais aux poètes l’envie