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HEMELNIZKI LE COSAQUE

intérieures, ni la désunion de l’aristocratie régnante, ni l’oppression des paysans et de la religion dissidente, ces phénomènes se manifestaient à ce moment dans tous les pays de l’Europe. La Pologne mourut de l’oppression des petits-russiens de l’Ukraine et de la Galicie ; elle tomba victime de l’héroïque défense de ces énergiques et indestructibles petits peuples, défense qui prit tantôt les caractères d’une révolte, tantôt ceux d’une guerre de races. La Pologne tomba sous le coup des insurrections des paysans petits-russiens et de la guerre de cent ans des Cosaques.

La race la plus forte triompha de la plus faible, la démocratie, de la féodalité.

Mais la semence qu’Hemelnizki, le vengeur du droit et de la liberté, avait répandue, ne leva pas au profit de la République du Don et du Dnieper.

Ce fut Catherine II qui en bénéficia.

Une fois encore sous son règne, Pougatchez, encore un Cosaque ! brandit l’étendard de la liberté. Il fut vaincu par la cruelle Czarine et enfermé, comme une bête fauve, dans une cage.

De nos jours, seulement, l’esprit de Hemelnizki et de Pougatchez s’est réveillé pour accomplir une révolution aussi grandiose que pacifique.