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HEMELNIZKI LE COSAQUE

qu’aux Carpathes tous les châteaux des nobles, incendiés, les oppresseurs, chassés ou tués, et, souvent, de terribles représailles exercées.

L’armée polonaise, harcelée par les paysans petits-russiens, arriva, affaiblie et découragée, à Corsum où elle subit une nouvelle défaite.

Cette fois encore, la retraite dégénéra en déroute. Pourtant les généraux parvinrent à sauver et à rassembler une partie de leurs forces.

Ce nouveau coup acheva de tirer la nation de son apathie. Les divisions et les querelles furent oubliées. Le roi, les magnats et les princes de l’Église rivalisèrent de zèle en engageant et armant tous les hommes valides, jeunes et vieux.

Hemelnizki avait établi son camp à Pilawze et l’avait entouré de travaux de retranchements. Puis il attendit tranquillement l’ennemi.

Ladislas IV se rendit en personne à son armée, mais seulement pour la passer en revue. Après avoir constaté l’excellent état de ses troupes et l’ardeur belliqueuse de la noblesse, il caressa sa moustache d’un air satisfait et rentra à Cracovie. Oublieux de tout danger, il y donna des fêtes comme avant, rendit hommage aux belles et alla à la chasse.