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L’AMOUR CRUEL

temps de secouer la poussière de ses souliers et se mit tout de suite à la recherche du vieil ataman. On le conduisit à une vaste hutte, construite avec des branches de saule entrelacées et recouvertes de chaume, et formant une seule pièce où bêtes et gens vivaient en paix.

Dans un coin entouré de pieux, se trouvaient le bétail et les chevaux du Cosaque. Sur des bâtons, perchaient des poules. Lui-même avait pris place avec les siens, autour d’un grand feu ouvert. Le vieillard, ses fils, des hommes vigoureux, leurs épouses, de belles et jeunes femmes, et ses petits-enfants, aux joues rouges et aux boucles pâles, prenaient ensemble leur repas du soir, humbles et joyeux, de vrais pâtres.

Le vieux guerrier apercevant Hemelnizki en sa parure martiale, se leva et se découvrit un instant.

— Je viens vous demander hospitalité et secours commença le seigneur d’Hemelin. Chez nous, j’ai Vainement demandé justice pour des torts graves, c’est pourquoi je viens à toi et à ton peuple, vous priant de me recevoir comme un persécuté, un proscrit.

Le vieillard souhaita la bienvenue à son hôte