rendre la justice, chaque commune élit, pour une année, un ataman et des jurés. En dehors de cette autorité à laquelle chacun se soumet parce qu’il l’a lui-même établie, nous n’en connaissons point d’autre que Dieu.
— Eh bien alors, conduisez-moi chez celui qui, parmi vous, jouit de la plus grande considération.
— C’est Nawaleiko, un ataman qui fut notre chef contre les Polonais, il y a cinquante ans. Il est vrai que c’est un vieillard, mais sa tête est lucide et tous s’en tiennent à ses décisions.
— Demeure-t-il loin ?
— À deux jours de marche, sur la montagne du Renard, repartit le vieux Cosaque.
— C’est bien, je m’y rendrai, décida Hemelnizki.
Après s’être accordé, et à ses compagnons, un court repos, il se remit en route, le soir même.
Cet homme qui, il y a si peu de temps, patientait des heures et des jours dans les antichambres des tribunaux, qui reculait devant toute idée de violence comme devant une tentation du démon, était à présent tout action.
Arrivé au mont du Renard, il ne se donna pas le