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HEMELNIZKI LE COSAQUE

au poing, ainsi que le châtiment du coupable, pour le vol de sa femme et de son bien, et le déshonneur de son fils.

Il chargea des gens sûrs d’afficher cette lettre aux portes des tribunaux, starostats, woïwodes et églises de Pologne, ainsi qu’au palais du roi. Puis il mit le feu aux quatre coins d’Hemelin, et commanda à ses gens de se tenir prêts pour le départ.

— Où nous conduis-tu ? demanda son fils.

— Au pays des Cosaques, répondit Hemelnizki, berceau de la guerre et de la liberté.

Hemelnizki et sa petite troupe se dirigèrent avec de grandes précautions, à travers les forêts et les steppes déserts, évitant les routes et s’arrêtant de temps en temps, pour dresser leurs tentes, nourrir leurs chevaux et se refaire eux-mêmes autant que cela était possible.

Parfois, une auberge juive isolée, leur permettait de s’approvisionner sans danger. Après un long et pénible voyage au cours duquel ils avaient été, plus d’une fois, assaillis et poursuivis par des