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HEMELNIZKI LE COSAQUE

Hemelnizki revenait de chez le woïwode, auprès de qui il avait en vain demandé protection contre le staroste. Il était tard dans la nuit, quand il heurta une forme voilée, assise sur une pierre de la cour.

Il reconnut son fils et le questionna sans recevoir de réponse.

Il supplia Jan de ne pas le rendre plus malheureux encore qu’il ne l’était.

— Que pleures-tu ? lui dit-il, est-ce Lidwine ? est-ce notre terre ?

— Je pleure mon honneur, répondit enfin le jeune homme.

— Que s’est-il passé ? s’écria Hemelnizki épouvanté.

Jan cacha, en sanglotant, sa tête contre la poitrine paternelle. Lorsque Hemelnizki sut toute l’horrible vérité, il se sentit pris d’un calme soudain.

— Il faut que tu me venges, père, supplia Jan, toi seul, le peux.

Hemelnizki secoua la tête. Le lendemain matin, il régla toutes ses affaires, puis se rendit à Cracovie, auprès du roi.

L’excellent homme était si pénétré de son bon