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HEMELNIZKI LE COSAQUE

martre, et coiffée d’une toque de martre, ornée d’une plume de vautour.

Quand elle releva son voile, le staroste poussa un cri d’admiration. La jeune femme l’éblouit au point qu’il rougit et s’excusa de la recevoir en négligé du matin. Puis il la pria de s’asseoir.

— Avec qui ai-je l’honneur de parler ? demanda-t-il du ton exquis de la galanterie polonaise.

— Je suis la femme d’Hemelnizki, répondit la visiteuse.

L’embarras du staroste augmenta.

— Et en quoi puis-je vous servir ? fit-il en baissant les yeux.

— Vous nous avez dépouillés d’une terre…

— Vous ? non, contre cela je proteste. Votre époux, je l’avoue ; il y a des circonstances qui… mais nous n’allons pas nous occuper d’affaires, j’imagine. Ce serait un crime, de ma part, en face d’une aussi jolie femme. Permettez-moi de vous faire offrir du thé et des gâteaux…

— Alors vous ne voulez pas m’entendre ? reprit Lidwine.

— Certes, je veux vous entendre, mais pas sur cette affaire.