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L’AMOUR CRUEL

Bobrowka, chassé nos gens et s’est emparé du domaine.

Hemelnizki tourmenta nerveusement sa moustache et donna ordre de seller son cheval.

— En selle, compagnon, aux armes ! cria Jan aux cosaques qui répondirent par un joyeux Hourrah !

— Non pas, repartit Hemelnizki, je pars seul avec toi.

— Et que pouvons-nous à deux ? demanda Jan étonné.

— Un homme seul, avec son bon droit, vaut mieux que toute une armée sans celui-ci, repartit le seigneur de Hemelin. Je ne songe pas à employer la force, je ne veux que ce qui m’appartient devant Dieu et les hommes, dès lors, qu’ai-je besoin d’armes et de cosaques ?

— Que pourront tes raisons contre des violences ? s’écria le jeune homme ; le staroste se rira de nous.

— Il ne rira pas, assura Hemelnizki.

Son fougueux cheval d’Ukraine avait été avancé. Hemelnizki monta en selle, souleva son bonnet et partit au galop. Son fils seul le suivit.

À Bobrowka, ils trouvèrent le staroste, en com-