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HEMELNIZKI LE COSAQUE

biller pour la messe. La sonnerie des cloches invita les fidèles à se rendre à l’office. De tous les côtés, les campagnards arrivèrent en foule et remplirent l’église.

Bientôt Hemelnizki parut en kontousch — tunique polonaise à larges manches fendues — sur sa tête, le bonnet carré des Tartares, coiffure que la noblesse polonaise d’alors avait universellement adoptée, la karabelle, sabre courbe, au côté. Il donnait le bras à sa femme vêtue de sa plus belle robe, en satin rouge bordé de martre, derrière eux, les cosaques et les domestiques.

La messe était suivie de sermon.

Avant qu’il n’eût pris fin, Jan revenait sur son cheval couvert d’écume, accompagné d’un paysan. Ils s’arrêtèrent devant l’église et demandèrent à parler à Hemelnizki.

— On ne doit pas interrompre l’office divin, répondit le seigneur d’Hemelin.

Le prêtre qui avait remarqué le mouvement, se hâta de finir.

Quand Hemelnizki, sa femme au bras, sortit de l’église, suivi des cosaques et de ses domestiques, Jan, pâle et tremblant d’indignation, cria :

— À cheval ! le staroste de Tschérin a envahi