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L’AMOUR CRUEL

— Trahison ! cria-t-il.

Au même moment, il était empoigné par le dos et, jeté à terre, malgré sa résistance.

En un clin d’œil, son épée et son poignard lui furent arrachés des mains.

Wesseleny grinçait des dents.

— Misérables !

— Silence ! commanda le chef de la bande, sinon vous serez bâillonné et garrotté.

Wesseleny se tut, en proie à un désespoir fou. Les masques le conduisirent le long d’un couloir et lui firent descendre les marches d’un escalier, jusqu’à un cachot obscur où on le laissa, après lui avoir intimé l’ordre de se tenir tranquille.

La lourde porte tourna sur ses gonds. Il était prisonnier.

D’épaisses ténèbres enveloppaient la malheureuse dupe qui, se prenant le visage dans les mains, se jeta à terre en maudissant le fol amour qui l’avait perdu.

Au bout d’un moment, une lucarne grillée s’entr’ouvrit et une voix se fit entendre.

— Marie Scetzi, la suzeraine de Murany, vous offre la liberté et, de plus, son cœur et sa main, si vous consentez à abandonner Ferdinand et à prê-