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L’AMOUR CRUEL

mais pour réfléchir et prendre une décision, en vue d’agir le plus promptement possible. Il arpentait sa tente à grands pas.

Soudain, il s’arrêta et fit venir son fidèle Benjo.

Sa résolution était prise et devait recevoir une exécution immédiate.

Peu d’instants après, un héraut des Impériaux arrivait, au galop de son cheval, devant la ville assiégée, demandant, au nom de Wesseleny, un entretien avec l’héroïne de Murany pour l’un de ses officiers, et l’armistice pendant la durée des pourparlers.

Marie Scetzi consentit, et le héraut revint avec la réponse attendue.

Aussitôt les canons se turent, les arquebuses firent silence et il régna un profond silence.

La visière baissée, le drapeau blanc à la main, un parlementaire quitta le camp des assiégeants. Devant le rempart extérieur, il descendit de son cheval, qu’il remit aux mains d’un soldat de la garnison. Deux officiers le prirent entre eux et le firent pénétrer dans la ville par une petite porte.

La Vénus de Murany l’attendait, entourée de ses officiers, au haut des remparts. Bien qu’elle se sût victorieuse, l’audacieuse femme se sentit