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L’AMOUR CRUEL

seleny l’insolente réponse. Wesseleny tapa du pied, en un accès d’impuissante fureur.

— Est-elle aussi belle qu’on le dit ? demanda-t-il au bout d’un instant.

— Une déesse ! s’écria l’officier, une femme qui mériterait que l’homme le meilleur se prosternât devant elle dans la poussière.

— Assez, murmura le chef. Allez !

Il prit ses mesures pour donner l’assaut. Pendant toute la nuit, on construisit des remblais, on traîna des canons et, quand le jour vint, tous les feux de l’artillerie tonnèrent à la fois contre la ville, qui ne demeura pas en retard pour la réponse. Au soir, on arrêta la canonnade. Çà et là, les fortifications paraissaient avoir été fortement endommagées, mais la citadelle, elle-même portait à peine quelques légères traces des boulets qui s’étaient aplatis contre ses murs. En dérision, des femmes vinrent avec des balais épousseter les endroits que les projectiles avaient touchés.

Au comble de l’exaspération, Wesseleny se décida à attaquer la forteresse la nuit même, du côté où elle semblait la plus abordable.

Déjà ses soldats avaient escaladé les premiers renforts, lorsque Marie parut au milieu des com-