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LA VÉNUS DE MURANY

mit tout le centre en déroute, forçant l’armée à la retraite.

Au coucher du soleil, Pouschaim envoyait à Vienne un courrier, avec la nouvelle que l’Autriche venait de remporter près d’Onod, une éclatante victoire.

Les troupes de Racoczy se retiraient sur tous les points. Mais, tandis que Pouschaim poursuivait le gros de l’armée, il réservait la tâche la plus difficile à Wesseleny. Il s’agissait du siège de Murany dans le comté de Gumerer, forteresse qui passait, à la fois, pour imprenable et pour la plus importante de la Haute-Hongrie.

Le général, en donnant cet ordre glorieux au jeune capitaine, ajouta avec un fin sourire :

— D’ailleurs, vous trouverez à Murany, une ancienne connaissance.

— Comment cela ? fit Wesseleny surpris.

— Eh bien, Marie Scetzi, la châtelaine de Murany.

En entendant ce nom, une émotion indescriptible s’empara du jeune guerrier. Il pâlit, balbutia et, pendant quelques minutes, trembla de tous ses membres.

— Marie Scetzi, à Murany ! proféra-t-il enfin avec effort.