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MARGUERITE LAMBRUN

-vous d’amoureux, plutôt une rencontre de quelques papistes mécontents.

Un pressentiment et une crainte pour la mystérieuse inconnue, étreignirent le cœur du gentilhomme. Il approcha avec précaution de la petite porte derrière laquelle le page avait disparu, espérant surprendre quelques mots.

Il s’y sentait poussé autant par sa haine des papistes, que par son amour pour la belle imprudente.

Au danger auquel lui-même s’exposait, le courageux jeune homme ne songeait pas. Son attente ne fut pas de longue durée. Les sonorités familières d’un orgue frappèrent son oreille, atténuées par ce qui semblait de l’éloignement. Le doute n’était plus possible, c’étaient bien là des catholiques, partisans du pape et de la feue reine d’Écosse, qui tenaient leur office et, peut-être, conspiraient la chute du gouvernement et la mort de la reine. Et, parmi eux, Sparte, l’énigmatique femme qu’il aimait, et pour laquelle il se mit à trembler, comme si déjà elle était perdue.

Trafford, en reprenant son poste derrière le pilier, se promit de ne pas quitter la place avant d’avoir pénétré l’angoissant mystère.