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épilogue.

pluies d’automne et d’hiver suffiront à peine pour remplir les citernes. »

Ce fatal pronostic doit malheureusement se réaliser ; le repeuplement des forêts dans ces îles peut seul empêcher ce désastre, et encore ne peut-on guère espérer la réussite de ce repeuplement que dans des espaces, la plupart déjà usurpés par de prétendus propriétaires, et envahis par les cultures, les seuls qui, dans le voisinage des bois, conservent encore assez de terre et d’humus ; car partout ailleurs, une fois la forêt disparue par l’effet des incendies médités ou par des coupes imprudentes, le sol, ravagé par les torrents, n’offre plus que la roche nue et stérile.

Hélas ! Arthur Grasset n’est plus auprès de moi au moment où j’écris ces lignes ; il est retourné à sa belle résidence de Mustapha, aux environs d’Alger. — Il s’embarqua vers la fin de février pour Tanger, sur le vapeur de Marseille qui fait échelle dans les ports du Maroc, et reprit sa route par un autre paquebot français qui sert la ligne des ports algériens. — Impatient de rentrer dans ses foyers, il se fit débarquer à Oran pour prendre de là le chemin de fer qui l’a conduit en dix heures à la capitale de notre