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sidérable pour sa vie, qu’une pension et qu’une place de dame du palais[1]pour un temps.

Adieu, Monsieur : ma fille et moi nous vous rendons mille grâces des marques de votre amitié.


1683

903. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU PRÉSIDENT DE MOULCEAU.

À Paris, vendredi 8e janvier.

J’en serois bien fâchée, Monsieur, que notre commerce finît avec le temple de Montpellier[2] ; et tout ce que vous dites en cet endroit, en faisant les honneurs de vos lettres et croyant que c’est une menace de m’assurer de leur continuation, est si peu sincère, que j’aurois fort envie de vous en gronder ; et le joli tour que vous y donnez ne vous garantiroit pas de mes reproches, si je ne voulois vous dire que celle que vous écrivez à mon fils m’a fort réjouie. La netteté du commencement m’a représenté nos folies, et la beauté des vers m’a fait

  1. 12. Elle avait été nommée à la fin de 1673. Voyez tome III, p. 343. — La phrase qui termine la lettre n’est que dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale.
  2. Lettre 903. — 1. « Le parlement de Toulouse, par arrêt du 16 de ce mois, a défendu l’exercice de la religion prétendue réformée dans la ville de Montpellier, et ordonné que le temple qui y est sera rasé jusqu’aux fondements, parce que, au préjudice de la déclaration du Roi donnée en 1680, les religionnaires ont reçu à leur prêche et même à leur cène une damoiselle qui avoit fait profession de la religion catholique. » (Gazette du 28 novembre.) — Châteauneuf, ministre secrétaire d’État, ayant écrit le 24 novembre au duc de Noailles, commandant pour le Roi dans cette province, de mettre l’arrêt à exécution, la démolition du temple commença le 2 décembre. Voyez les Mémoires politiques pour servir à l’histoire de Louis XIV, par l’abbé Millot, tome I, p. 15 et suivantes. (Note de l’édition de 1818.)