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et de celles de notre cher Corbinelli. N’a-t-il point quelque nouveau procès ? c’est-à-dire ne veut-il point faire pendre quelqu’un ? car je sais que son fort dans la chicane est dans le criminel.[1]

1681

877. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À MADAME DE SÉVIGNÉ.

Six jours après que j’eus reçu cette lettre (no 875, p. 141), j’y fis cette réponse.
À Chaseu, ce 12e avril 1681.

Il est plaisant[2], Madame, que nous ne nous écrivions plus qu’en coups fourrés. Après trois mois d’attente à nous marchander, nous nous portons de même temps ou peu s’en faut : votre lettre est du 3e de ce mois et la mienne est du 5e.

Il est certain que si ma fille étoit malade, je ne la quitterois pas ; mais comme je crois qu’elle se va bien porter, nous irons ensemble à Paris, ou j’irai sans elle, et je la laisserai en ce cas-là à Lanty. L’incommodité qu’elle a eue[3] n’est pas capable de lui ôter la qualité d’heureuse veuve ; au contraire, elle en connoîtra mieux[4] le prix de la bonne santé, après avoir passé par de petites tribulations.

Je n’avois garde d’avoir un lot à la loterie du Roi, à moins qu’elle n’eût été comme celle que fit le cardinal

  1. 9. est sur le criminel. (Manuscrit de la Bibliothèque impériale)
  2. 877. — 1. « Cela est plaisant. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.)
  3. 2 Dans le Manuscrit de la Bibliothèque impériale : « qu’elle a eu, » sans accord.
  4. 3 « Elle connaîtra mieux. » Manuscrit de la Bibliothèque impériale)