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1675foucauld[1] ? la voici d’un bon auteur. On parloit de vapeurs : le fils dit qu’elles venoient d’un certain charbon, que l’on sent en voyant accommoder les fontaines. L’ami dit tout haut à Quanto : « Mon Dieu ! que les gens qui se veulent mêler de raisonner sont haïssables ! pour moi, je ne trouve rien de si sot. » Comme ce style n’est point naturel, tout le monde en fut surpris, et l’on ne savoit où se mettre ; mais cela fut réparé par mille bontés, et il n’en fut plus question. Voyez combien les vapeurs sont bizarres.

Adieu, ma très-chère, je ne veux plus vous parler de mon amitié ; mais parlez-moi de la vôtre et de tout ce qui vous regarde. Mme d’Escars[2] est en Poitou avec sa fille : qu’elle est heureuse !

Il y a un homme en ce pays[3] qui écrit beaucoup de lettres, et qui, de peur de prendre l’une pour l’autre, a soin de mettre le dessus avant que d’écrire le dedans ; cela m’a fait rire.

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462. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ
À MADAME DE GRIGNAN.
Aux Rochers, dimanche 27e octobre.

Je n’ai point reçu de vos lettres, ma très-chère et très-belle : c’est une grande tristesse pour moi. Il ne me tombe jamais dans l’esprit que ce soit votre faute : je connois votre soin ; mais je comprends que votre débarquement de Grignan a causé ce désordre. Mme de Chaulnes et la petite personne sont venues voir la princesse de Tarente à

  1. Voyez la lettre du 16 octobre précédent, p. 182.
  2. Voyez tome II, p. 81, note 6.
  3. L’abbé de Coulanges. (Note de l’édition de 1818.)