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téresse fort à la santé de ce grand Comte avec qui j`ai beaucoup d’impatience de renouveler connoissance. J’espère que Monsieur le chevalier voudra bien encore me regarder de bon œil en ce pays-ci, où vous êtes tous trois attendus, et sincèrement deéirés : je me flatte que vous ne me trouverez pas aussi décrépit que je le devrois être vu mon grand âge ; mais que ne peuvent point une bonne humeur, une parfaite santé, et nul souci ?


* 1497. — DE MADAME DE GRIGNAN À ***[1]
Grignan, 2 août 1703.

J’ai été ravie de revoir Monsieur le sacristain, Monsieur. Je voudrois lui pouvoir donner autant de goût pour ce pays-ci que j’en ai pour lui : je vous assure que je suis charmée de toutes les qualités estimables et solides que je vois en lui. Sa régularité, sa modestie, sa piété lui donnent un caractère distingué des autres ecclésiastiques. Il respecte son état, et se rend par là très-respectable. Il n`a vu à Grenoble que des exemples qui le confirment dans ses bonnes dispositions : c’est aller à la source des bons prêtres, que d`aller dans un diocèse gouverné par un saint prélat, tel que M. le cardinal le Camus[2]. C’est aussi, Monsieur, aller à la source du bon

  1. Lettre 1497 (revue sur un fac-simile de l’autographe). — 1. Nous ignorons à qui est adressée cette lettre de Mme de Grignan. À la quatrième page, qui est restée blanche, on lit ces mots d’une vieille écriture, assez mal formée : « Mme de Grignan, 2 août 1703 ; reçu le lundi 6 août. »
  2. Étienne le Camus, frère du lieutenant civil, évêque de Grenoble depuis 1671, cardinal depuis 1686. Il mourut en septembre 1707. Voyez tome II, p. 139, note 16 ; tome IX, p. 171 et 172, note 5 ; et un portrait peu bienveillant de Saint-Simon, au Journal de Dangeau, tome I, p. 385 et 386.