Page:Séverin - Théodore Weustenraad, poète belge, 1914.djvu/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bliait des récits historiques, qui pouvaient avoir un caractère littéraire, et des travaux sur l’économie sociale, l’instruction publique, les chemins de fer etc., qui en étaient moins susceptibles. L’histoire passait même avant la littérature proprement dite. Et, en général, cette littérature, tout intéressante qu’elle était par endroits, comme tendances ou même comme réalisation, n’avait pas sa fin en elle-même, à ce qu’il semble. Weustenraad parlait, dans une lettre au Roi, que reproduisait son rapport de 1836, de la « création d’une littérature vraiment nationale, et de la propagation de toutes les idées qui tendent à la consolidation de notre indépendance. » On voit que l’écrivain belge donnait à ces mots, « littérature nationale », un sens assez différent de celui que nous leur donnerions aujourd’hui. C’est surtout par le choix des sujets que notre littérature fut d’abord nationale. Que trouvons-nous dans la Revue belge ? Des récits historiques et romanesques retraçant tel épisode glorieux de nos annales, remettant en lumière tel héros belge oublié, de romantiques « promenades » destinées moins encore à nous révéler la beauté de nos sites qu’à commémorer les souvenirs historiques qui s’y rattachent ; des articles sur « l’orgueil belge », sur les artistes, les chemins de fer, l’industrie belges ; de vives polémiques engagées avec des publicistes français au sujet de notre nationalité. Presque toute cette littérature porte l’empreinte des